- France, Université de Bretagne-Sud. -
Un jeune homme se déplaçait dans les couloirs de l'un des bâtiments de l'école de droit. Aujourd'hui, c'était le Mercredi. Et donc, il devait se rendre dans la grande bibliothèque universitaire, comme tous les Mercredi après-midi, sauf exception. Car c'était en ce troisième jour de la semaine qu'étaient organisés les tournois d'échecs. Et ça, il ne le manquerait pour rien au monde, ou presque.
A seize ans, il avait déjà été mainte fois champion, dans sa catégorie, de jeu d'échec, au niveau départemental, régional et même national. Et il n'était pas prêt de s'arrêter là. Car les échecs représentaient actuellement l'un de ses plus grands intérêts dans la vie.
Le jeune blond poussa la porte de la bibliothèque, dévoilant les nombreuses étagères remplies de livres en tout genre. Un décor qu'il aimait beaucoup... c'était un lieu apaisant, et calme, très pratique pour réfléchir et se poser. Habituellement, il venait là quand il voulait être tranquille un moment. Et ça réussissait, car, mine de rien, il était rare d'y trouver les gens qu'il ne désirait pas voir. Mais, aujourd'hui, ce n'était pas dans le même but qu'il venait. Il voulait jouer, et donc gagner.
Un instant, il observa la foule dense qui se trouvait là. Au bas mot, cinquante personnes. Tous, sans doute, étaient inscris pour le concours. Le jeune homme regarda le tableau où étaient inscrit le déroulement du tournoi, et s'assit à sa table pour débuter sa première partie...
**
On démarrait avec soixante-quatre joueurs. En un contre un. Trente-deux simultanées, avec autant de vainqueurs. Puis seize autres parties. Puis huit. Quatre. Deux. Et enfin... la finale.
Les deux derniers à rester en place pour cette ultime partie se connaissaient. Ils s'étaient déjà plusieurs fois affrontés. Quatre, pour être précis. Le résultat avait toujours été le même : victoire au plus jeune, ce fameux garçon blond de seize ans. Mais toujours, c'était un match serré. Et de plus en plus à chaque partie... Leurs deux noms ? Pour le plus âgé, Stéphane Chevalier. Pour le second : William Delacroix. Tout deux venaient de disputer, et de gagner, cinq parties d'échec. Sans fautes, et très rapidement.
Les deux hommes se regardèrent, se fixèrent, se jugeant l'un et l'autre du regard. Et puis, avec quelques dizaines de personnes serrées autour, le duel commença.
Pour William, pas question d'une victoire rapide en deux ou trois coups. Non, ce qu'il voulait, c'était anéantir totalement l'adversaire... Peut-être était-ce là une forme de sadisme ? Mais il comptait voler toutes les pièces de son adversaire, les huit pions, les deux tours, les deux cavaliers, les deux fois, la reine, et enfin, le roi. Et il les aurait tous... Car, bien qu'il aime énormément le jeu d'échec, il détestait et refusait tout bonnement l' "échec" lui-même...
**
La partie continua pendant un bon moment. Elle traînait en longueur. Et tournait très mal pour le jeune William... Il ne lui restait plus que quatre pièces : le roi, une tour, et deux pions. Quant à Stéphane, son armée blanche était à peine entamer. Il ne lui manquait qu'à peine quatre pièces... Le jeune blond se sentit acculé. Il ne s'était pas encore laissé gagné par le stress, celui-ci ne viendrait que plus tard, quand la partie approcherait plus encore de la fin. D'ordinaire, en tournoi, lorsque l'on sentait approcher sa défaite, on se devait de déclarer forfait. Continuer était considéré comme très peu galant. Mais le jeune homme ne comptait pas abandonner là le jeu... il allait tenter le pat, bien que ce soit très peu probable. Ou alors il essayerai coûte que coûte de finir la partie en mettant son adversaire en échec !
Cela faisait quelques tours qu'il ne s'était pas fais prendre de pièce. D'un autre côté, beaucoup d'entre elles avaient été sacrifiées pour pouvoir éliminer la reine et les deux fous de M. Chevalier. Avec ça, il s'était au moins assuré de ne pas être défait tout de suite. Et cela lui laissait suffisamment de répis pour pouvoir réfléchir à un plan.
D'ailleurs, il y pensait, à ce plan... Il regardait toutes les possibilités qui lui restaient encore. Mais ne trouvait rien à jouer ! Non, car il y avait quelque chose qui rendait impossible une victoire certaine : l'intelligence de son adversaire. En effet, celui-ci jouait merveilleusement bien, Will' devait l'admettre, et c'était là un problème. Il n'arrivait pas à prévoir correctement les coups de l'ennemi.
A un moment, il demanda une pause. Dix minutes. Il se dirigea vers les toilettes, en sueur, et se passa de l'eau bien froide sur le visage, laissant même couler quelques gouttes sur sa chemise noire. Il réfléchissait...
" Merde... Merde... " furent les seuls mots qu'il réussit à prononcer, ne trouvant rien qui pourrait le sauver d'une première défaite dans cet établissement. Une bonne partie de sa réputation ici était construite sur ses incessantes victoires aux échecs, qui lui avaient valut le surnom de "Chess", en référence à ce jeu et à son origine. En effet, il était né en Angleterre, dans le Comté du Cheshire, seize ans plus tôt. Et la première syllabe du nom de ce Comté dans la langue de Shakespeare se prononçait bel et bien "Chess"... Il ne pouvait se permettre de perdre.
Il retourna bien vite s'assoir à la table. Là, gardant son calme et toute sa contenance, ses yeux bleus clairs ne laissant même pas transparaître la détresse qui l'habitait. Il était toujours maître de lui, en toute circonstance. Et là encore.
Ils échangèrent un peu, et, dès que ce fut de nouveau le tour du blond, celui-ci resta bloqua. Faisant mine de réfléchir, il posa son index droit sur son nez, touchant par là-même son front brûlant. Il réfléchit intensément, creusant dans tous les sens pour trouver une issue. Les pièces ennemies se rapprochaient de son roi...
Et, d'un seul coup, un éclair blanc lui traversa l'esprit. Sa vue se brouilla, et il lui sembla que l'on frappait sa tête avec un marteau. Les sept couleurs de l'arc-en-ciel s'enchaînaient à toute vitesse devant ses yeux. Il avait mal au crâne...
Puis des images vinrent à lui. Les unes après les autres, elles se suivaient et se répétaient. Il voyait l'échiquier, de haut, et les pièces semblaient bouger toutes seules. Les pièces blanches de l'adversaire se déplaçaient, en des coups qui n'avaient pas encore eut lieu. Il voyait que l'on passait de la disposition actuelle à une autre, où l'un des deux cavaliers allait se mouvoir, s'approchant dangereusement de son roi. Et d'autres coups s'enchaînaient ensuite... Les couleurs défilèrent encore devant ses yeux, puis sa vue vira au rouge avant de s'assombrir...
Il tomba lourdement au sol et regarda autour de lui. Les gens présent tournaient vers lui des regards interrogateurs, se demandant ce qui lui avait pris de se laisser tomber sur le côté de sa chaise. Il entendit quelques petites voix murmurer "mauvais joueur", ou d'autres paroles déplacées à son égard.
Il se releva, s'excusant pour ce qui s'était passé, et joua précipitamment, avançant l'un de ses pions. Au tour suivant, quelle ne fut pas sa surprise en constatant que Stéphane avança la même pièce que celle qu'avait vu Chess' en songe ! Le jeune homme, de plus en plus pressé vers la défaite, fit la seule chose qui lui vint à l'esprit : suivre sa rêverie, et jouer en fonction de ce qu'il avait vu. Il écarta donc son roi, car il savait qu'au prochain tour, c'était le second cavalier blanc qui allait arriver dans les mêmes coins. Bingo ! C'est exactement ce que fit l'ennemi ! Et, sachant que le prochain déplacement serait celui d'un simple pion, William y envoya l'un des siens, pour éliminer la dite-pièce.
Et la partie se poursuivit ainsi, avec un jeune homme consterné de voir ses coups prévu à l'avance, et un autre gagné par l'excitation de cette chance inouïe...
**
Plus qu'un roi, un pion, et une tour. William se trouvait dans un pétrin impossible, mais il avait réussit à resserrer l'étau autour du souverain ennemi. A M. Chevalier, il ne restait désormais plus que cinq pièces. Delacroix avait poussé le roi adverse jusqu'au fond, sur la même ligne que sa tour, tandis que son pion se trouvait un peu plus loin. Il l'avança d'une seule et unique case, droit devant, juste à côté du roi placé dans un coin.
" Echec et mat ", dit-il simplement.
Il fit tomber en le poussant le roi blanc, et reprit dans sa main ce simple pion noir, qui l'avait rendu victorieux. Pendant que les quelques applaudissements retentirent autour de lui, que les gens s'en allèrent, et que son adversaire partit, comme dégoûté, il rangea les pièces noires, qui lui appartenaient, dans un petit sac en cuir.
Au moment de partir, il franchit les portes de la bibliothèque, où l'attendait une belle jeune fille aux cheveux châtains clairs. D'un an son aînée, elle se nommait Alice Lidell. Sans un mot, il s'approcha d'elle et la saisit par la taille, avant de l'embrasser tendrement. Cela faisait un an qu'il l'aimait profondément...
Et c'est sur cette dernière pensée de bien être qu'un nouvel éclair blanc lui passa devant les yeux. Nouvelle douleur fulgurante à l'arrière du crâne. Il s'effondra doucement sur le côté, inconscient...
A seize ans, il avait déjà été mainte fois champion, dans sa catégorie, de jeu d'échec, au niveau départemental, régional et même national. Et il n'était pas prêt de s'arrêter là. Car les échecs représentaient actuellement l'un de ses plus grands intérêts dans la vie.
Le jeune blond poussa la porte de la bibliothèque, dévoilant les nombreuses étagères remplies de livres en tout genre. Un décor qu'il aimait beaucoup... c'était un lieu apaisant, et calme, très pratique pour réfléchir et se poser. Habituellement, il venait là quand il voulait être tranquille un moment. Et ça réussissait, car, mine de rien, il était rare d'y trouver les gens qu'il ne désirait pas voir. Mais, aujourd'hui, ce n'était pas dans le même but qu'il venait. Il voulait jouer, et donc gagner.
Un instant, il observa la foule dense qui se trouvait là. Au bas mot, cinquante personnes. Tous, sans doute, étaient inscris pour le concours. Le jeune homme regarda le tableau où étaient inscrit le déroulement du tournoi, et s'assit à sa table pour débuter sa première partie...
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On démarrait avec soixante-quatre joueurs. En un contre un. Trente-deux simultanées, avec autant de vainqueurs. Puis seize autres parties. Puis huit. Quatre. Deux. Et enfin... la finale.
Les deux derniers à rester en place pour cette ultime partie se connaissaient. Ils s'étaient déjà plusieurs fois affrontés. Quatre, pour être précis. Le résultat avait toujours été le même : victoire au plus jeune, ce fameux garçon blond de seize ans. Mais toujours, c'était un match serré. Et de plus en plus à chaque partie... Leurs deux noms ? Pour le plus âgé, Stéphane Chevalier. Pour le second : William Delacroix. Tout deux venaient de disputer, et de gagner, cinq parties d'échec. Sans fautes, et très rapidement.
Les deux hommes se regardèrent, se fixèrent, se jugeant l'un et l'autre du regard. Et puis, avec quelques dizaines de personnes serrées autour, le duel commença.
Pour William, pas question d'une victoire rapide en deux ou trois coups. Non, ce qu'il voulait, c'était anéantir totalement l'adversaire... Peut-être était-ce là une forme de sadisme ? Mais il comptait voler toutes les pièces de son adversaire, les huit pions, les deux tours, les deux cavaliers, les deux fois, la reine, et enfin, le roi. Et il les aurait tous... Car, bien qu'il aime énormément le jeu d'échec, il détestait et refusait tout bonnement l' "échec" lui-même...
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La partie continua pendant un bon moment. Elle traînait en longueur. Et tournait très mal pour le jeune William... Il ne lui restait plus que quatre pièces : le roi, une tour, et deux pions. Quant à Stéphane, son armée blanche était à peine entamer. Il ne lui manquait qu'à peine quatre pièces... Le jeune blond se sentit acculé. Il ne s'était pas encore laissé gagné par le stress, celui-ci ne viendrait que plus tard, quand la partie approcherait plus encore de la fin. D'ordinaire, en tournoi, lorsque l'on sentait approcher sa défaite, on se devait de déclarer forfait. Continuer était considéré comme très peu galant. Mais le jeune homme ne comptait pas abandonner là le jeu... il allait tenter le pat, bien que ce soit très peu probable. Ou alors il essayerai coûte que coûte de finir la partie en mettant son adversaire en échec !
Cela faisait quelques tours qu'il ne s'était pas fais prendre de pièce. D'un autre côté, beaucoup d'entre elles avaient été sacrifiées pour pouvoir éliminer la reine et les deux fous de M. Chevalier. Avec ça, il s'était au moins assuré de ne pas être défait tout de suite. Et cela lui laissait suffisamment de répis pour pouvoir réfléchir à un plan.
D'ailleurs, il y pensait, à ce plan... Il regardait toutes les possibilités qui lui restaient encore. Mais ne trouvait rien à jouer ! Non, car il y avait quelque chose qui rendait impossible une victoire certaine : l'intelligence de son adversaire. En effet, celui-ci jouait merveilleusement bien, Will' devait l'admettre, et c'était là un problème. Il n'arrivait pas à prévoir correctement les coups de l'ennemi.
A un moment, il demanda une pause. Dix minutes. Il se dirigea vers les toilettes, en sueur, et se passa de l'eau bien froide sur le visage, laissant même couler quelques gouttes sur sa chemise noire. Il réfléchissait...
" Merde... Merde... " furent les seuls mots qu'il réussit à prononcer, ne trouvant rien qui pourrait le sauver d'une première défaite dans cet établissement. Une bonne partie de sa réputation ici était construite sur ses incessantes victoires aux échecs, qui lui avaient valut le surnom de "Chess", en référence à ce jeu et à son origine. En effet, il était né en Angleterre, dans le Comté du Cheshire, seize ans plus tôt. Et la première syllabe du nom de ce Comté dans la langue de Shakespeare se prononçait bel et bien "Chess"... Il ne pouvait se permettre de perdre.
Il retourna bien vite s'assoir à la table. Là, gardant son calme et toute sa contenance, ses yeux bleus clairs ne laissant même pas transparaître la détresse qui l'habitait. Il était toujours maître de lui, en toute circonstance. Et là encore.
Ils échangèrent un peu, et, dès que ce fut de nouveau le tour du blond, celui-ci resta bloqua. Faisant mine de réfléchir, il posa son index droit sur son nez, touchant par là-même son front brûlant. Il réfléchit intensément, creusant dans tous les sens pour trouver une issue. Les pièces ennemies se rapprochaient de son roi...
Et, d'un seul coup, un éclair blanc lui traversa l'esprit. Sa vue se brouilla, et il lui sembla que l'on frappait sa tête avec un marteau. Les sept couleurs de l'arc-en-ciel s'enchaînaient à toute vitesse devant ses yeux. Il avait mal au crâne...
Puis des images vinrent à lui. Les unes après les autres, elles se suivaient et se répétaient. Il voyait l'échiquier, de haut, et les pièces semblaient bouger toutes seules. Les pièces blanches de l'adversaire se déplaçaient, en des coups qui n'avaient pas encore eut lieu. Il voyait que l'on passait de la disposition actuelle à une autre, où l'un des deux cavaliers allait se mouvoir, s'approchant dangereusement de son roi. Et d'autres coups s'enchaînaient ensuite... Les couleurs défilèrent encore devant ses yeux, puis sa vue vira au rouge avant de s'assombrir...
Il tomba lourdement au sol et regarda autour de lui. Les gens présent tournaient vers lui des regards interrogateurs, se demandant ce qui lui avait pris de se laisser tomber sur le côté de sa chaise. Il entendit quelques petites voix murmurer "mauvais joueur", ou d'autres paroles déplacées à son égard.
Il se releva, s'excusant pour ce qui s'était passé, et joua précipitamment, avançant l'un de ses pions. Au tour suivant, quelle ne fut pas sa surprise en constatant que Stéphane avança la même pièce que celle qu'avait vu Chess' en songe ! Le jeune homme, de plus en plus pressé vers la défaite, fit la seule chose qui lui vint à l'esprit : suivre sa rêverie, et jouer en fonction de ce qu'il avait vu. Il écarta donc son roi, car il savait qu'au prochain tour, c'était le second cavalier blanc qui allait arriver dans les mêmes coins. Bingo ! C'est exactement ce que fit l'ennemi ! Et, sachant que le prochain déplacement serait celui d'un simple pion, William y envoya l'un des siens, pour éliminer la dite-pièce.
Et la partie se poursuivit ainsi, avec un jeune homme consterné de voir ses coups prévu à l'avance, et un autre gagné par l'excitation de cette chance inouïe...
**
Plus qu'un roi, un pion, et une tour. William se trouvait dans un pétrin impossible, mais il avait réussit à resserrer l'étau autour du souverain ennemi. A M. Chevalier, il ne restait désormais plus que cinq pièces. Delacroix avait poussé le roi adverse jusqu'au fond, sur la même ligne que sa tour, tandis que son pion se trouvait un peu plus loin. Il l'avança d'une seule et unique case, droit devant, juste à côté du roi placé dans un coin.
" Echec et mat ", dit-il simplement.
Il fit tomber en le poussant le roi blanc, et reprit dans sa main ce simple pion noir, qui l'avait rendu victorieux. Pendant que les quelques applaudissements retentirent autour de lui, que les gens s'en allèrent, et que son adversaire partit, comme dégoûté, il rangea les pièces noires, qui lui appartenaient, dans un petit sac en cuir.
Au moment de partir, il franchit les portes de la bibliothèque, où l'attendait une belle jeune fille aux cheveux châtains clairs. D'un an son aînée, elle se nommait Alice Lidell. Sans un mot, il s'approcha d'elle et la saisit par la taille, avant de l'embrasser tendrement. Cela faisait un an qu'il l'aimait profondément...
Et c'est sur cette dernière pensée de bien être qu'un nouvel éclair blanc lui passa devant les yeux. Nouvelle douleur fulgurante à l'arrière du crâne. Il s'effondra doucement sur le côté, inconscient...
Voila, j'espère que ce premier post est sympathique... =S