Cela faisait deux jours maintenant que le vieil homme parcourait les routes à bord de ce bus qui n’était plus de première jeunesse. Deux longues journées qui n’atténuèrent pas l’enthousiasme du garçon à peine âgé de seize ans qui l’accompagné, et qui, pour la première fois, à travers les vitres poussiéreuses de cette vielle guimbarde, découvrait la terre de ses ancêtres, son Inde natale.
Ce n’est qu’à l’aube de la première pleine lune du mois de mai, que les deux protagonistes arrivèrent enfin à destination ; dans le petit village du nom de Bodh-Gayâ. Cette bourgade habituellement tranquille voyait depuis quelques jours déjà, des centaines de convois défiler dans ses rues, avec à leur bord, une multitude de moines et autres adeptes du bouddhisme.
Cette journée était sans aucun doute la plus importante de l’année pour toute pour les fidèles. Tous venaient chaque année à Bodh-Gayâ pour y fêter le Vesak, la triple commémoration honorant à la fois la naissance, l’illumination, et de la mort du bouddha Sakyamuni. C’est en cette occasion toute particulière, que ce vieil homme, prénommé Jampa, emmenait le jeune Shibbha.
Aussi loin qu’il s’en souvenait, le garçon avait toujours en tête le récit que à son maitre spirituel lui avait conté, celle relatant l’histoire de Siddhârta Gautama.
Siddhârta était un jeune prince qui, au sortir de son adolescence, découvrit pour la première fois ce qu’était la maladie, la mort, et la souffrance. Attristé par cette découverte, le jeune prince abandonna sa vie, et son héritage princier pour partir en quête de réponses. Par sa compassion, et par sa volonté à trouver des réponses aux causes et à la fin de la souffrance, un jour, il parvint à la atteindre l’illumination.
C’est de cette histoire qu’est nait le bouddhisme, voie que suivait Jampa, et voie qu’allait à son tour suivre le jeune Shibbha qui comptait plus les heures qu’il passé à méditer. Souvent même, le jeune homme s’imaginait à l’image de Siddhârta, atteindre l’illumination.
Mais la réalité est toute autre, Shibbha était bien trop jeune encore, et manquait cruellement d’expérience.
Tout au long de cette journée de commémoration, Shibbha allait suivre avec grande attention les pas du Lama Jampa qui allait non seulement psalmodier des textes pour la communauté, mais lui aussi renouvèlerait sa foi en l’éveil, et à la possibilité d’y accéder lui aussi.
Pour les adeptes, tout ce passa comme à l’accoutumé au début de cette journée à la fois particulière et singulière. En premier lieu, il y avait la procession autour du temple de Mahabodhi. C’était une première pour Shibbha qui à l’image de son maître spirituel, tenait une bougie à la main, symbolisant la lumière de la sagesse, de l’encens, représentant les actions positives, et un bouton de lotus, qui symbolisait la potentialité de l’éveil.
Après la procession vinrent les textes canoniques, suivis des récitations des préceptes de la sangha. Jusqu’ici, tout allait bien, et rien ne vint perturber la journée haute en symbole de Shibbha. Oui, tout ce déroulait parfaitement jusqu’à ce qu’un événement inhabituel vint soudainement bouleverser l’ordre des choses, et perturber le jeune garçon.
Cela se passa lors de la grande méditation, celle qui réunissait l’ensemble de la communauté présente ; soit des milliers d’individus venus entrer en connexion avec leur soi profond, par le biais des vibrations cosmiques, générées aussi bien par les bols chantants, que par le propre son de leur voix.
Le fondement de ces chants cosmiques englobe tout ce qui existe. Chaque objet, chaque être doué de vie émet des vibrations. L’homme est lui aussi un être vibratoire, comme tout ce qui l’entoure.
Ce chant sacré tibétain est issu d’une tradition très ancienne, c’est cette la capacité qui permet d’émettre un son très grave, et simultanément, un son très aigus qui permettent d’unir les énergies du ciel et de la terre.
Ce qui se passa ce jour là dans le temple de la Mahabodhi, ne fut que la résultante des milliers de fréquences sonores qui se superposèrent en de puissantes vibrations dont l’unification aboutit à une harmonie mystique des sons.
Chacun des individus présents, se concentraient et visualisaient à leur façon. Quand à Shibbha, c’est sur la fréquence des sonorités que son attention se porta. Glissant peu à peu dans un état proche de la transe, il vit son esprit être projeté au-delà du seuil de perception et de compréhension commun à tous.
Tours à tours, il passa successivement les couches supérieures de son être. Eliminant successivement la pensée, l’espace et le temps, il franchit les limites du soi, de sa propre condition humaine pour se fondre dans un tout.
Une sensation de légèreté psychique liée à un engourdissement physique l’envahi, créant un état d’immatérialité et de conscience aiguë. Sans s’en rendre compte, le corps du jeune homme se para d’un halo de lumière. L’énergie dégagée à ce moment fut si intense, qu’il en perdit sa concentration, ouvrit les yeux et se libéra de sa profonde méditation pour voir au même instant, ce halo lumineux qui quelques secondes plus tard, s’estompa avant de disparaitre totalement.
Shibbha tenta de comprendre ce qu’il venait de se produire, sans y trouver de réelle explication. Regardant devant lui, il finit par croiser le regard de Jampa qui semblait avoir aperçut la scène, mais ce dernier ne manifesta aucune réaction de surprise, il se contenta simplement de reprendre sa méditation.
Ce n’est que quinze minute plus tard, au sortir du temple de la Mahabodhi, que Shibbha put rejoindre son maitre spirituel et lui expliquer ce qu’il venait de vivre.
“De toute évidence, il ne s’agit pas de l’éveil
- Déclara Jampa. Si tel été le cas, tout comme Bouddha avant toi, tu aurais assisté à tes multiples naissances, tu aurais découvert le secret du cycle des réincarnations“
“Quelle était donc cet état ? Comment expliquez-vous cela Jampa ? Si ce n’est pas l’éveil, quelle est donc cette manifestation ?“ Demanda le jeune homme.
“Il est une chose à laquelle nous Bouddhiste croyons, je pense que c’est ce qu’il a dut se produire lors de ta méditation.
Le jour de la Vesak peut-être déterminant pour chacun des membres de la communauté. Il est dit que nos actes et nos attentions sont 100 000 fois plus puissants lors de la journée anniversaire de Bouddha que pendant les autres jours de l’année.
C’est cela qui c’est sans doute produit pour toi Shibbha. Ta volonté de concentration à été telle, que tu as franchi sans le vouloir les limites du septénaire“
“Le septénaire ? Qu’est ce que le septénaire ?“ S’interrogea le jeune garçon.
“Tout comme il existe sept Chakras, notre enveloppe spirituelle possède également sept corps…“
Jampa énuméra et détailla à son disciple chacun des sept corps, ainsi que leurs significations. Puis, il reprit.
“Voilà ce qu’est le septénaire. Mais tu constateras par toi-même qu’il est difficile, voir quasiment impossible de parvenir à tous les franchir.
La révélation que tu as eue aujourd’hui, est une grande chose qui t’aidera dans ta quête de l’illumination, mais le chemin sera encore très long avant d’y parvenir.
Tu t’apercevras par toi-même que ce que tu as pu faire aujourd’hui, tu ne pourras le refaire demain“
Shibbha avait bien écouté les paroles de son maître spirituel, mais sans savoir pourquoi, il était persuadé qu’il n’y avait pas de journée particulière pour atteindre cet état psychique, qu’à tout moment, avec de l’expérience et de la volonté, il pourrait de nouveau franchir les barrières du psychisme.
***Une semaine plus tard***
Une semaine s’était écoulé depuis le Vesak, Jampa avait conduit son jeune disciple près de Dharamsala dans le nord de l’Inde. C’est dans le temple de Mc Leod Ganj que Shibbha demeurerait dorénavant, et qu’il approfondirait l’enseignement de son maître spirituel.
L’évènement ayant eut lieu lors de la commémoration n’avait pas quitté l’esprit du jeune homme. Plusieurs fois, lors de ses méditations quotidiennes, il avait retenté l’expérience sans toutefois parvenir au même résultat. Mais le jeune homme ne se décourageait pas, le lendemain, alors que Jampa l’emmenait dans les montagnes, il allait de nouveau persévérer en ce sens.
C’est donc dans les hauteurs escarpées de Mc Laod Ganj, près d’une grotte naturelle que l’élève et le disciple débutèrent leur méditation. A cette altitude, l’air y est difficilement respirable, et le froid vous engourdit rapidement les sens. Mais qu’à cela ne tienne, il était important pour Jampa d’aider son disciple à s’acclimater à sa nouvelle vie, et aux contraintes qui l’accompagnaient.
Ce n’est qu’à l’aube de la première pleine lune du mois de mai, que les deux protagonistes arrivèrent enfin à destination ; dans le petit village du nom de Bodh-Gayâ. Cette bourgade habituellement tranquille voyait depuis quelques jours déjà, des centaines de convois défiler dans ses rues, avec à leur bord, une multitude de moines et autres adeptes du bouddhisme.
Cette journée était sans aucun doute la plus importante de l’année pour toute pour les fidèles. Tous venaient chaque année à Bodh-Gayâ pour y fêter le Vesak, la triple commémoration honorant à la fois la naissance, l’illumination, et de la mort du bouddha Sakyamuni. C’est en cette occasion toute particulière, que ce vieil homme, prénommé Jampa, emmenait le jeune Shibbha.
Aussi loin qu’il s’en souvenait, le garçon avait toujours en tête le récit que à son maitre spirituel lui avait conté, celle relatant l’histoire de Siddhârta Gautama.
Siddhârta était un jeune prince qui, au sortir de son adolescence, découvrit pour la première fois ce qu’était la maladie, la mort, et la souffrance. Attristé par cette découverte, le jeune prince abandonna sa vie, et son héritage princier pour partir en quête de réponses. Par sa compassion, et par sa volonté à trouver des réponses aux causes et à la fin de la souffrance, un jour, il parvint à la atteindre l’illumination.
C’est de cette histoire qu’est nait le bouddhisme, voie que suivait Jampa, et voie qu’allait à son tour suivre le jeune Shibbha qui comptait plus les heures qu’il passé à méditer. Souvent même, le jeune homme s’imaginait à l’image de Siddhârta, atteindre l’illumination.
Mais la réalité est toute autre, Shibbha était bien trop jeune encore, et manquait cruellement d’expérience.
Tout au long de cette journée de commémoration, Shibbha allait suivre avec grande attention les pas du Lama Jampa qui allait non seulement psalmodier des textes pour la communauté, mais lui aussi renouvèlerait sa foi en l’éveil, et à la possibilité d’y accéder lui aussi.
Pour les adeptes, tout ce passa comme à l’accoutumé au début de cette journée à la fois particulière et singulière. En premier lieu, il y avait la procession autour du temple de Mahabodhi. C’était une première pour Shibbha qui à l’image de son maître spirituel, tenait une bougie à la main, symbolisant la lumière de la sagesse, de l’encens, représentant les actions positives, et un bouton de lotus, qui symbolisait la potentialité de l’éveil.
Après la procession vinrent les textes canoniques, suivis des récitations des préceptes de la sangha. Jusqu’ici, tout allait bien, et rien ne vint perturber la journée haute en symbole de Shibbha. Oui, tout ce déroulait parfaitement jusqu’à ce qu’un événement inhabituel vint soudainement bouleverser l’ordre des choses, et perturber le jeune garçon.
Cela se passa lors de la grande méditation, celle qui réunissait l’ensemble de la communauté présente ; soit des milliers d’individus venus entrer en connexion avec leur soi profond, par le biais des vibrations cosmiques, générées aussi bien par les bols chantants, que par le propre son de leur voix.
Le fondement de ces chants cosmiques englobe tout ce qui existe. Chaque objet, chaque être doué de vie émet des vibrations. L’homme est lui aussi un être vibratoire, comme tout ce qui l’entoure.
Ce chant sacré tibétain est issu d’une tradition très ancienne, c’est cette la capacité qui permet d’émettre un son très grave, et simultanément, un son très aigus qui permettent d’unir les énergies du ciel et de la terre.
Ce qui se passa ce jour là dans le temple de la Mahabodhi, ne fut que la résultante des milliers de fréquences sonores qui se superposèrent en de puissantes vibrations dont l’unification aboutit à une harmonie mystique des sons.
Chacun des individus présents, se concentraient et visualisaient à leur façon. Quand à Shibbha, c’est sur la fréquence des sonorités que son attention se porta. Glissant peu à peu dans un état proche de la transe, il vit son esprit être projeté au-delà du seuil de perception et de compréhension commun à tous.
Tours à tours, il passa successivement les couches supérieures de son être. Eliminant successivement la pensée, l’espace et le temps, il franchit les limites du soi, de sa propre condition humaine pour se fondre dans un tout.
Une sensation de légèreté psychique liée à un engourdissement physique l’envahi, créant un état d’immatérialité et de conscience aiguë. Sans s’en rendre compte, le corps du jeune homme se para d’un halo de lumière. L’énergie dégagée à ce moment fut si intense, qu’il en perdit sa concentration, ouvrit les yeux et se libéra de sa profonde méditation pour voir au même instant, ce halo lumineux qui quelques secondes plus tard, s’estompa avant de disparaitre totalement.
Shibbha tenta de comprendre ce qu’il venait de se produire, sans y trouver de réelle explication. Regardant devant lui, il finit par croiser le regard de Jampa qui semblait avoir aperçut la scène, mais ce dernier ne manifesta aucune réaction de surprise, il se contenta simplement de reprendre sa méditation.
Ce n’est que quinze minute plus tard, au sortir du temple de la Mahabodhi, que Shibbha put rejoindre son maitre spirituel et lui expliquer ce qu’il venait de vivre.
“De toute évidence, il ne s’agit pas de l’éveil
- Déclara Jampa. Si tel été le cas, tout comme Bouddha avant toi, tu aurais assisté à tes multiples naissances, tu aurais découvert le secret du cycle des réincarnations“
“Quelle était donc cet état ? Comment expliquez-vous cela Jampa ? Si ce n’est pas l’éveil, quelle est donc cette manifestation ?“ Demanda le jeune homme.
“Il est une chose à laquelle nous Bouddhiste croyons, je pense que c’est ce qu’il a dut se produire lors de ta méditation.
Le jour de la Vesak peut-être déterminant pour chacun des membres de la communauté. Il est dit que nos actes et nos attentions sont 100 000 fois plus puissants lors de la journée anniversaire de Bouddha que pendant les autres jours de l’année.
C’est cela qui c’est sans doute produit pour toi Shibbha. Ta volonté de concentration à été telle, que tu as franchi sans le vouloir les limites du septénaire“
“Le septénaire ? Qu’est ce que le septénaire ?“ S’interrogea le jeune garçon.
“Tout comme il existe sept Chakras, notre enveloppe spirituelle possède également sept corps…“
Jampa énuméra et détailla à son disciple chacun des sept corps, ainsi que leurs significations. Puis, il reprit.
“Voilà ce qu’est le septénaire. Mais tu constateras par toi-même qu’il est difficile, voir quasiment impossible de parvenir à tous les franchir.
La révélation que tu as eue aujourd’hui, est une grande chose qui t’aidera dans ta quête de l’illumination, mais le chemin sera encore très long avant d’y parvenir.
Tu t’apercevras par toi-même que ce que tu as pu faire aujourd’hui, tu ne pourras le refaire demain“
Shibbha avait bien écouté les paroles de son maître spirituel, mais sans savoir pourquoi, il était persuadé qu’il n’y avait pas de journée particulière pour atteindre cet état psychique, qu’à tout moment, avec de l’expérience et de la volonté, il pourrait de nouveau franchir les barrières du psychisme.
***Une semaine plus tard***
Une semaine s’était écoulé depuis le Vesak, Jampa avait conduit son jeune disciple près de Dharamsala dans le nord de l’Inde. C’est dans le temple de Mc Leod Ganj que Shibbha demeurerait dorénavant, et qu’il approfondirait l’enseignement de son maître spirituel.
L’évènement ayant eut lieu lors de la commémoration n’avait pas quitté l’esprit du jeune homme. Plusieurs fois, lors de ses méditations quotidiennes, il avait retenté l’expérience sans toutefois parvenir au même résultat. Mais le jeune homme ne se décourageait pas, le lendemain, alors que Jampa l’emmenait dans les montagnes, il allait de nouveau persévérer en ce sens.
C’est donc dans les hauteurs escarpées de Mc Laod Ganj, près d’une grotte naturelle que l’élève et le disciple débutèrent leur méditation. A cette altitude, l’air y est difficilement respirable, et le froid vous engourdit rapidement les sens. Mais qu’à cela ne tienne, il était important pour Jampa d’aider son disciple à s’acclimater à sa nouvelle vie, et aux contraintes qui l’accompagnaient.
Dernière édition par Shibbha le Sam 11 Sep 2010 - 20:50, édité 1 fois